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Le Conseil National (*) s’associe aux commémorations du 76° anniversaire de la Libération de Monaco

Le Conseil National (*) s’associe aux commémorations du 76° anniversaire de la Libération de Monaco

La Principauté fut occupée à partir de 1942 par les Italiens puis par les Allemands en 1943.

Après quelques jours d’affrontements et de tirs de la marine alliée sur les hauteurs de Beausoleil, de La Turbie et du Mont Agel, Monaco fut libéré le 3 septembre 1944 par les troupes américaines et les forces de la résistance. Cette dernière s’est illustrée par de nombreux actes héroïques, y compris au sein de la Principauté. Ainsi, René Borghini, Secrétaire de la Présidence du Conseil National, et Esther Poggio, son agent de liaison, ont été arrêtés à Monaco en juillet 1944 pour fait de résistance et fusillés le 15 août 1944 à Nice, comme le fut également Joseph Lajoux, autre héros monégasque de la résistance.

Pour marquer ces événements, honorer notre devoir de mémoire et rendre hommage aux héros connus ou anonymes de cette période, le Conseil National s’est associé aux cérémonies marquant le 76° anniversaire de la Libération devant la plaque commémorative consacrée à René Borghini et Esther Poggio au pied du bâtiment du Conseil National.

Dans sa brève intervention, le Président Stéphane Valeri, a rendu hommage aux résistants. En ce jour de mémoire, a-t-il ajouté, « nous nous souvenons aussi de tous ceux qui tombèrent pour libérer nos pays, après que le chef de la France Libre les eut appelés à résister », faisant allusion au Général de Gaulle, dont le petit-fils, Yves de Gaulle, était présent à la cérémonie, ainsi  que Son Excellence M. Laurent Stefanini, Ambassadeur de France à Monaco, des représentants des anciens combattants, ainsi que le Président et les membres du Comité de Commémoration d’Époque de Monaco, que Stéphane Valeri a chaleureusement remercié pour leur implication tout au long de cette journée de mémoire.

D’autres cérémonies de souvenir ont marqué cette journée. Ainsi, le Président a déposé une gerbe au nom du Conseil National à la Maison de France à Monaco en présence de nombreuses personnalités; Franck Lobono a participé à la cérémonie organisée à Beausoleil; José Badia s’est rendu aux événements organisés à Cap d’Ail.

En fin de journée, Stéphane Valeri est allé se recueillir au Monument aux Morts du cimetière de Monaco aux côtés de nombreuses personnalités.

 


(*) Étaient présents, autour du Président, lors de cette cérémonie marquée par des remises de gerbes en souvenir des résistants de Monaco : Brigitte Boccone-Pagès (Vice-Présidente), José Badia (Président de la Commission des Relations Extérieures), Jean-Louis Grinda (Président de la Commission pour le suivi du Fonds de Réserve Constitutionnel et la Modernisation des Comptes Publics) ainsi que Jacques Rit (Président de la Commission Spéciale pour l’analyse de la crise COVID-19)

© photos : Conseil National

Première visite du nouveau Ministre d’Etat au Conseil National

Première visite du nouveau Ministre d’Etat au Conseil National

Dès le lendemain de sa prise de fonction, le Ministre d’Etat Pierre Dartout a été reçu ce mercredi 2 septembre par Stéphane Valeri, président du Conseil National, lors d’une première visite protocolaire.
 
L’entretien de près de deux heures en tête à tête entre le chef du Gouvernement et le président de l’Assemblée, s’est déroulé dans un climat convivial et constructif. Pour Stéphane Valeri : « cette rencontre ayant lieu dans un contexte international particulier, il était nécessaire de rentrer immédiatement dans le vif du sujet. Notre relation de travail doit être efficace et opérationnelle sans délai. »
 
Après avoir évoqué les prérogatives constitutionnelles qui structurent les relations entre les deux institutions, le président a rappelé que le Conseil National travaille depuis le début de la crise Covid, dans un esprit d’union nationale en son sein et dans l’unité des institutions, notamment au sein du Comité Mixte de Suivi instauré par le Prince Souverain.
 
Les échanges ont porté sur les principaux dossiers au cœur des préoccupations des Monégasques et des Résidents, et notamment la crise sanitaire et ses conséquences économiques et sociales, le plan national logement et la préservation de la qualité de vie.
 
Les deux hommes se sont ensuite rendus dans l’hémicycle, afin de rencontrer la vice-présidente ainsi que les présidents de commissions du Conseil National. Chacune et chacun a pu présenter les principaux dossiers à l’étude dans sa commission.
 
Le Ministre d’Etat et le Président ont convenu d’évoquer de manière plus approfondie le sujet de la crise Covid-19, en présence de l’ensemble des élus et des membres du Gouvernement, à l’occasion d’une Commission Plénière d’Etudes, qui se déroulera dès mardi 8 septembre prochain, avant un prochain Comité Mixte de Suivi.
 
 

Accès aux tests PCR, rentrées économique et scolaire : le Conseil National demande des résultats et des précisions

Accès aux tests PCR, rentrées économique et scolaire : le Conseil National demande des résultats et des précisions

Face à l’évolution de la situation sanitaire à Monaco, les élus unanimes travaillent dans le cadre de l’union nationale, pour faire pleinement jouer au Conseil National son rôle de ressource institutionnelle, comme relais de l’inquiétude et des besoins légitimes des Monégasques et des Résidents.
 
Depuis l’instauration par le Prince Souverain du Comité Mixte de Suivi Covid19, le 30 mars dernier, l’Assemblée, force de propositions, a toujours été aux côtés du Gouvernement pour faire de Monaco un pays modèle en matière de prévention et de gestion de la crise sanitaire. La tenue de réunions régulières de ce comité avait depuis permis de réduire l’écart entre les attentes de la population et les mesures prises par le Gouvernement.
 
Ces dernières semaines, les indicateurs de la situation sanitaire en Principauté se dégradent de manière significative. Les chiffres quotidiennement publiés par le Gouvernement laissent apparaître une forte augmentation du nombre de personnes positives et plusieurs établissements ont fait l’objet de fermetures pour raisons sanitaires. Cette situation particulièrement préoccupante s’inscrit dans le contexte d’une recrudescence de cas dans les Alpes-Maritimes, classées désormais zone rouge. Or depuis le 28 juillet dernier, le Gouvernement n’a plus réuni le Comité Mixte de Suivi.
 
Alors que la rentrée pour de nombreux salariés a débuté cette semaine, et que la rentrée scolaire se profile dans quelques jours, les professionnels de santé et la population constatent des difficultés pour accéder aux tests PCR en Principauté et obtenir des résultats dans des délais acceptables. Le Conseil National regrette que l’on ne teste pas assez et manifestement avec des délais trop longs, tant pour le prélèvement que pour l’obtention du résultat (parfois plus de 7 jours).
 
Tester de manière systématique est pourtant recommandé par l’OMS depuis le mois de mars dernier. Depuis, l’efficacité des tests PCR a été prouvée. Il est donc regrettable de se retrouver une nouvelle fois en situation de tension, comme ce fut le cas pour les masques à l’époque. Le Conseil National avait alors fortement sensibilisé à juste titre l’exécutif gouvernemental. Tester rapidement reste la clé afin de limiter les risques, de protéger la population et d’endiguer la propagation du virus.
 
La communication gouvernementale et ses annonces successives en matière de tests PCR, ne peuvent masquer le décalage avec le manque de moyens constaté sur le terrain aujourd’hui. De plus, se baser sur des statistiques de comparaison avec les grands pays voisins n’est pas satisfaisant, surtout si l’on tient compte de la densité démographique urbaine et des moyens financiers de l’Etat monégasque.
 
D’ailleurs et à titre d’exemple, la métropole niçoise a pour objectif de pouvoir réduire à 24h le délai entre le test PCR et le résultat, ainsi que de mettre en place un « drive » en un lieu unique avec accès pour toutes celles et ceux qui voudraient se faire dépister. De même, la ville de Paris a prévu de créer dans chaque arrondissement un centre gratuit de dépistage, avec résultats rapides.
 
En ce qui concerne la rentrée scolaire en Principauté, de nombreux parents d’élèves ainsi que la communauté éducative, expriment leur préoccupation sur les conditions du retour en classe. Il apparaît nécessaire que l’ensemble des personnels et des élèves, puissent faire l’objet d’une vaste campagne de dépistage.
 
En ce qui concerne les conditions de la rentrée pour le secteur économique, les chefs d’entreprises et les salariés restent là aussi dans l’attente de décisions gouvernementales claires, à ce jour encore imprécises.
 
De manière constructive, les élus unanimes réaffirment leur volonté de travailler dans l’unité des Institutions, notamment au sein du Comité Mixte de Suivi, dont ils ont demandé par courrier, la tenue d’une réunion en urgence. A cette occasion, les mesures de relance et de soutien aux acteurs économiques et aux salariés devront bien sûr être également abordées.
 
Devant une situation sanitaire qui se dégrade, les élus du Conseil National souhaitent plus que jamais que notre pays soit un modèle. Ils considèrent que ce n’est pas encore le cas, ni pour l’accès aux tests PCR, ni dans l’anticipation des mesures à mettre en œuvre pour les rentrées professionnelles et scolaires.
 
En matière de lutte contre la pandémie Covid-19, Monaco doit être autonome et plus ambitieux.

Mobilité douce : pour un changement des habitudes des automobilistes

Mobilité douce : pour un changement des habitudes des automobilistes

Face à l’augmentation permanente de la circulation en Principauté et l’engorgement régulier de certains axes, se pose la question du changement des habitudes des automobilistes. Pour y parvenir, il faut réfléchir à une offre alternative de transports en commun suffisamment attractive, à savoir : proposer la gratuité des bus électriques à tous, afin d’inciter la population à opter pour ce mode de transport.

À ce titre, le Conseil National demande au Gouvernement, dans le cadre des débats autour de l’examen des Budgets Rectificatifs et Primitifs depuis 2019, de tester la gratuité des bus électriques sur l’ensemble du réseaux de la Compagnie des Autobus de Monaco, au moins sur une période de 2 semaines afin d’obtenir des résultats significatifs. 

En effet, les villes qui, dans le monde, optent pour la gratuité, voient partout la fréquentation des transports urbains augmenter, avec pour corollaire une baisse de la circulation automobile et un bénéfice certain pour l’environnement et la qualité de vie des résidents. Bien sûr, des mesures complémentaires doivent accompagner cette gratuité pour la rendre la plus efficace possible, avec notamment : la création de nouveaux couloirs de bus, la priorisation des feux à l’approche des autobus et une augmentation des fréquences.

Pour accompagner cette mesure et offrir une gamme plus diverse de transports alternatifs aux automobilistes, le Conseil National demande également au Gouvernement l’instauration de navettes maritimes dotées des dernières technologies les moins polluantes, entre Nice, Monaco et Menton, et la mise en place par l’Etat de différentes mesures pour inciter et faciliter l’utilisation des vélos pour les déplacements intra-muros.

Pour Guillaume Rose, Président de la Commission Environnement et Qualité de vie : « C’est le moment de faire du vélo, des bus et des navettes maritimes des moyens privilégiés pour nos déplacements à Monaco. Profitons de cette phase de transition, liée à la crise du Covid-19 et au déconfinement, pour nous engager sur cette voie vertueuse. Agissons maintenant !»

Vers une évolution de la nationalité monégasque

Vers une évolution de la nationalité monégasque

Soucieux de préserver l’unité de la communauté nationale et de pérenniser notre modèle économique et social, les Conseillers Nationaux ont pris la responsabilité d’aborder le débat sensible lié à la question de l’augmentation démographique de la communauté nationale monégasque, sur un territoire restreint et difficilement extensible, notamment suite à l’effort sans précédent consenti par l’Etat pour entamer la construction de près de 1500 logements domaniaux sur les 15 prochaines années. 

Après une large concertation avec toutes les associations représentatives des Monégasques, ainsi qu’avec l’ensemble des formations politiques représentées au sein de l’Assemblée, un large consensus s’est ainsi dégagé pour une décision équilibrée et pragmatique : celle de porter à 20 ans la durée de mariage nécessaire pour obtenir la nationalité monégasque, contrairement à 10 ans avec la Loi actuelle. 

Lors des débats, il est rapidement apparu que le maintien du délai de 10 ans de vie commune pour transmettre la nationalité à son conjoint aurait entraîné un accroissement important de la communauté nationale (14 700 monégasques d’ici 2070 d’après les prévisions de l’Institut Monégasque de la Statistique et des Etudes Economiques). À l’opposé, l’autre option, plus radicale, aurait été la suppression pure et simple de la transmission de la nationalité par mariage. Ce serait une mesure extrême et brutale qui aurait divisé notre communauté.

Sur un sujet sensible et d’une importance majeure pour notre communauté, l’Assemblée souhaite apporter trois précisions nécessaires pour la bonne compréhension de chacun : 

1- Cette proposition de loi n’est pas encore une Loi.

Le Gouvernement a fait savoir à l’Assemblée, en mai 2020, son intention de transformer cette proposition en projet de loi. Conformément à notre Constitution, ce projet de loi devra être déposé sur le bureau de l’Assemblée avant le 2 juin 2021, puis voté, amendé ou pas, en Séance Publique Législative. 

2- Cette proposition de Loi, telle que rédigée par les élus de l’Assemblée, n’est pas rétroactive. La durée de 20 années de mariage nécessaires pour acquérir la nationalité ne concernerait UNIQUEMENT que les nouveaux mariages (dont la date serait postérieure au vote éventuel par l’Assemblée, en 2021, du projet de Loi sur la nationalité).

3- Cette proposition de Loi prévoit (afin d’équilibrer les effets de ce nouveau délai sur la vie des familles monégasques) de renforcer les droits des conjoints Monégasques et des parents d’enfants de nationalité monégasque, notamment en terme de priorité au logement et à l’emploi.

Pour la Vice-Présidente Brigitte Boccone-Pagès, la décision de porter à 20 ans la durée de mariage nécessaire pour transmettre la nationalité est une position équilibrée. C’est pourquoi elle recueille une très large majorité au sein de l’Assemblée. Elle permettra de réduire l’augmentation démographique de notre communauté d’environ 1000 nouveaux nationaux, d’ici 2070.

« En tant qu’élus responsables, nous avons opté pour une position médiane, à savoir : un délai de 20 ans qui correspond, à une génération, au temps nécessaire pour qu’une personne extérieure à la Principauté s’intègre totalement à notre culture, à notre identité, et donc à notre Pays. Les élus ne se sont pas limités à une approche purement mathématique et comptable, qui aurait pu effectivement conduire à stopper brutalement et de façon injuste, toute transmission par mariage. Nous avons au contraire pris en compte également les aspects profondément humains et familiaux, qui se rattachent à l’unité de la nationalité dans les familles. En d’autres termes, cette réforme du droit de la nationalité témoigne de l’attachement des élus à la cohésion de notre communauté monégasque, à la pérennisation de notre modèle social, tout en prenant en compte les réalités humaines des familles. »

Gratuité de la domiciliation d’activité : favoriser l’entrepreneuriat des Monégasques

Gratuité de la domiciliation d’activité : favoriser l’entrepreneuriat des Monégasques

C’était un engagement pris par le Conseil National devant les Monégasques lors des élections de février 2018. Alors que de nombreux compatriotes devaient jusqu’alors payer une sur-taxe pour domicilier leur activité en nom personnel dans leur logement, l’Assemblée a voté à l’unanimité la Proposition de Loi n°238 (lien cliquable ici), en juin 2018, pour permettre aux entrepreneurs Monégasques de se développer, en surmontant l’obstacle de la rareté et du coût des locaux.

Après plusieurs débats en Séance Publique, les Conseillers Nationaux étaient unanimes pour encourager et favoriser l’entrepreneuriat des nationaux plutôt que de le brider. En effet, la taxe qui était jusqu’alors appliquée aux entrepreneurs monégasques était à la fois une ressource dérisoire pour les caisses de l’État et un frein inutile à la création et au développement de leur activité. 

Pierre Bardy, Rapporteur de ce texte, précise : « À l’heure où nous connaissons une pénurie de bureaux et où les loyers demandés dans le secteur privé sont difficilement supportables pour une petite structure, cette mesure relève du bon sens. La gratuité de la domiciliation d’activité en Nom Personnel dans les Domaines (ne comprenant ni salarié, ni stockage, ni d’accueil de clientèle) favorisera l’essor de l’entrepreneuriat des monégasques en facilitant à la fois l’installation et la pérennité de leur activité. »

L’union libre enfin reconnue à Monaco

L’union libre enfin reconnue à Monaco

« Comme sur toutes les dernières avancées législatives concernant les sujets de sociétés, le Conseil National prône une approche pragmatique et raisonnable, en phase avec les attentes de la population et l’évolution des mentalités.

L’enjeu, pour l’Assemblée, concernant le contrat de vie commune, était de moderniser la législation tout en respectant l’article 9 de la Constitution, qui édicte que la religion catholique est la religion d’Etat. Les élus de l’Assemblée sont attachés aux valeurs fondamentales de notre culture, dont le mariage est un pilier. C’est pourquoi, le CVC n’est en aucun cas un mariage bis ! Parmi les différences majeures, le CVC ne permet pas : l’acquisition de la nationalité, il n’est pas célébré par un officier d’état civil mais fait l’objet d’une déclaration conjointe devant un notaire, sans mention sur les documents d’état civil donc, ou encore, n’a aucun effet sur le nom. Un partenaire ne peut donc pas porter, à titre d’usage, le nom de l’autre membre du couple.

Cependant, tous les élus étaient unanimes pour reconnaître des droits aux couples. Le but étant de protéger le partenaire dans les situations les plus difficiles de la vie, et notamment la maladie par la couverture sociale du partenaire, ou lors du décès par des droits de successions plus favorables ou bien encore par la co-titularité du bail. C’est chose faite.

En plus d’être une excellente nouvelle pour tous les couples de Monaco, qui pourront bénéficier de la reconnaissance de leur situation, à laquelle ils peuvent légitimement aspirer, le vote de ce texte de loi fait encore plus avancer Monaco vers la voie de la modernité. C’est une excellente nouvelle pour l’image internationale de la Principauté : un Etat moderne et toujours respectueux de ses Institutions et de ses valeurs. » 

IVG : « Nous avons pensé avant tout aux femmes, en tenant compte de nos spécificités »

IVG : « Nous avons pensé avant tout aux femmes, en tenant compte de nos spécificités »

Après une phase de consultations, le Conseil National s’est engagé à l’unanimité pour dépénaliser l’interruption volontaire de grossesse {IVG} pour la femme, avec le vote du projet de loi n°999, le 30 octobre 2019 en Séance Publique Législative. Nathalie AMORATTI-BLANC, Présidente de la Commission des Droits de la Femme et de la Famille et Rapporteur de ce texte, revient sur le cheminement législatif ayant abouti au vote de cette loi. Explications. 

«  À l’origine, ce texte est l’aboutissement de la proposition de loi n°234, déposée par M. Eric Elena sous la précédente mandature. Elle entendait modifier l’article 248 du Code pénal qui définit et réprime le délit d’avortement, en ajoutant une nouvelle exception au principe d’interdiction de l’avortement. Ainsi, dans la version initiale de la proposition de loi telle qu’elle avait été déposée, le délit d’avortement n’était plus caractérisé lorsque, « à la demande de la femme enceinte, la grossesse est interrompue avant la fin de la douzième semaine de grossesse ».

Cette proposition de loi poursuivait comme objectif affiché de dépénaliser l’IVG pour la femme. Pour autant, après étude, la Commission s’est aperçue que la rédaction retenue pouvait conduire à inclure également le médecin dans cette dépénalisation, ce qui n’a pas été retenu, dans la mesure où il n’aurait pas été acceptable que, sous couvert de dépénalisation, l’on bascule avec une légalisation, laquelle pose des problèmes de cohérence au regard de notre Constitution.

Le sujet de l’avortement est particulièrement sensible et toujours douloureux pour les femmes qui y ont recours. D’un côté, on a le droit à la vie d’un enfant à naître et de l’autre, le droit de la femme à disposer librement de son corps. Cette question prend une connotation particulière à Monaco, où la religion catholique est religion d’Etat et qu’il convient de respecter, sans jugement, les opinions et positions de chacun, sans tomber dans le piège de la division.

De nombreuses consultations d’associations représentatives des droits des femmes et de professionnels, ont donc été réalisées dans le cadre de la Commission des Droits de la Femme et de la Famille que je préside. Les échanges se sont déroulés comme nous le souhaitions, de façon sereine et franche, dans un climat politique dépassionné, loin des échéances électorales.

Pensons d’abord aux femmes, en tenant compte de nos spécificités. En particulier, ce qui est important, c’est d’informer les femmes et les hommes concernés et de renforcer les missions du Centre de Coordination Prénatale et de Soutien Familial, dont le rôle, je le rappelle, est d’accompagner la femme enceinte. Nous demandons donc au Gouvernement le renforcement des moyens de ce Centre, avec un local autonome, davantage de personnel et de moyens financiers. Les 24 élus du Conseil National ont aussi sensibilisé le Gouvernement le renforcement de la politique de prévention à l’intention des jeunes filles et des jeunes garçons.

Cette loi est un pas en avant pour Monaco qui a pour objectif majeur d’en finir avec la stigmatisation des femmes. Ce texte supprime une injustice sans aller à l’encontre de la Constitution monégasque, qui dispose que la religion catholique est la religion d’Etat. Avec la dépénalisation de l’IVG pour les femmes, l’Assemblée unanime a été aussi loin que lui permet la Constitution. »

Égalité Femme – Homme : un combat engagé depuis plus de 30 ans au Conseil National

Égalité Femme – Homme : un combat engagé depuis plus de 30 ans au Conseil National

Après le droit de vote accordé aux femmes à Monaco (en 1945 pour les élections communales et 1962 pour les élections nationales), le combat pour l’égalité des droits a fait un grand pas en avant, notamment à travers le vote de la Loi de 1992, portée par Stéphane Valeri et Michel-Yves Mourou, qui a donné aux mères monégasques l’égalité de la transmission de la nationalité à leurs enfants. Cette avancée s’est poursuivie avec le vote de la Loi de 2011, donnant aux femmes monégasques l’égalité dans la transmission de la nationalité par le mariage.

Plus récemment et par le biais d’un travail de concert entre le Gouvernement et le Conseil National, de nombreuses avancées sociétales ont été actées ou sont en cours à Monaco, notamment à travers :

✔️ L’ouverture du statut de « chef de foyer » aux femmes fonctionnaires et agents de l’Etat et de la Commune depuis le 1er janvier 2019, ainsi qu’aux femmes bénéficiant du statut des travailleurs indépendants. Auparavant réservé aux hommes, ce statut permet de bénéficier des allocations familiales et autres allocations pour charge de famille, ainsi que de la couverture maladie pour leurs ayants-droits. Le Conseil National souhaite désormais permettre cette avancée aux femmes salariées, ce qui passe par la renégociation de la convention franco-monégasque de sécurité sociale. Le Conseil National souhaite que le Gouvernement ouvre dès à présent cette négociation.

✔️ La poursuite de la lutte contre les violences conjugales et sexuelles, notamment par le renforcement des moyens humains et matériels de l’Association d’Aide aux Victimes d’Infractions Pénales. Dans le souci d’accompagner au mieux les victimes et de justement les indemniser par rapport au préjudice subi, le Conseil National demande désormais au Gouvernement la création d’une véritable Commission d’Indemnisation des Victimes d’Infractions Pénales.

✔️ L’allongement du congé maternité de 16 à 18 semaines pour toutes les femmes salariées de Monaco, voté en juin dernier. Afin de rééquilibrer les tâches familiales et pour que les deux parents puissent pleinement profiter de la naissance de leur enfant, le Conseil National déposera  une proposition de loi visant à allonger le congé paternité.

✔️ Le vote, à l’unanimité, du projet de Loi relatif à la dépénalisation, pour les femmes, de l’interruption volontaire de grossesse, le 30 octobre 2019. 

✔️ La reconnaissance du l’union libre à travers le vote, à l’unanimité, du projet de loi n°974, comprenant le contrat de vie commune #CVC et le contrat de cohabitation, le 4 décembre 2019 par l’Assemblée. 

✔️ La création d’un Comité de Promotion et de Protection des Droits des Femmes, placé sous la responsabilité de Céline Cottalorda, réunissant des représentants de l’Administration, c’est-à-dire des Départements et de leurs services, des élus du Conseil National et du Conseil Communal, des représentantes d’associations, ainsi que des membres des Services Judiciaires.

Lors de son discours, prononcé le 8 mars 2020, Nathalie Amoratti-Blanc, Présidente de la Commission des Droits de la Femme et de la Famille, rappelait que chacun a sa part de responsabilité pour faire avancer cette cause : « Il faut beaucoup plus qu’une disposition d’esprit pour atteindre cette fameuse égalité. Il nous faut livrer un combat contre les stéréotypes, les réflexes ancrés, les mauvaises habitudes et les comportements. Ce combat, nous en sommes tous les soldats, à la place qui est la nôtre. L’action est le début de l’engagement, et rien n’est plus contagieux que l’exemple. Depuis plusieurs années déjà, le Conseil National donne l’exemple en oeuvrant activement, à travers des actes et des évolutions législatives concrètes, à faire avancer ce combat en faveur de l’égalité. »

 

Une proposition de loi pour reconnaître les médecines douces en Principauté

Une proposition de loi pour reconnaître les médecines douces en Principauté

C’est une mesure très attendue par les résidents, qui viendrait compléter l’offre de soins de la Principauté. Alors que l’intérêt pour les médecines alternatives est grandissant à Monaco, ces dernières ne sont toujours pas reconnues, ni encadrées. Les élus, unanimes, ont alors voté une proposition de loi, en décembre 2019, pour mettre en place un cadre législatif réglementaire, qui est un gage de garantie et de sérieux, autant pour les usagers que pour les praticiens.

Lors de la lecture de son rapport, Marine Grisoul, Conseillère Nationale, détaillait : « Même si la plupart de ces pratiques ne reposent pas sur une efficacité scientifique démontrée ou reconnue de manière certaine, force est de constater que certaines participent à préserver ou à améliorer le bien-être des personnes auxquelles elles sont dispensées. Il ne s’agit donc pas de substituer la médecine traditionnelle par des médecines douces, mais de les utiliser comme des thérapies complémentaires, venant compléter notre offre de soins en Principauté. »

Concrètement, dans la proposition de loi votée à l’unanimité par le Conseil National, chaque activité devra être étudiée, au cas par cas, dans le cadre d’une commission. Cette dernière sera composée d’ordres représentatifs des professions médicales et de services du Gouvernement, qui émettra un avis en appréciant les diplômes, et s’assurant que la pratique en question n’empiète pas sur le domaine médical. C’est ensuite au Ministre d’Etat, après l’avis de cette commission, qui décidera ou non de délivrer l’autorisation d’exercice.

Le Gouvernement a fait savoir à l’Assemblée, le 2 juin 2020, son intention de transformer cette proposition de loi en projet de loi, qui sera déposée, au plus tard, le 2 juin 2021 prochain sur le bureau de l’Assemblée.